Détour obligatoire par le groove de Massar Egbari

Article : Détour obligatoire par le groove de Massar Egbari
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15 octobre 2012

Détour obligatoire par le groove de Massar Egbari

Vendredi 12 octobre avait lieu au lycée Al Horreya Club d’Alexandrie, un concert gratuit en plein air du fameux groupe alexandrin Massar Egbari. C’est l’occasion pour moi de revenir sur ce moment festif et sur ceux qui l’ont consacré, dont le nom (« détour obligatoire ») est comme une référence sarcastique aux obligations sociales, comportements et normes sociaux attendus, voire imposés.

Crédit photo : Ahmed Hafez

Massar Egbari est un groupe composé de cinq musiciens : Hany El Dakkak, le guitariste et chanteur leader du groupe, Ahmed Hafez Youssef, le bassiste, Ayman Massoud au clavier, Tamer Attallah dit « Toussy » le batteur, et enfin Mahmoud Siam, guitariste et pianiste. Amis depuis l’enfance, ils jouent ensemble dans le groupe depuis 7 ans ; groupe qu’ils définissent eux même comme une sorte de musique égyptienne alternative mixant rock, jazz et blues, avec un peu de musique orientale.

Crédit photo : Ahmed Hafez

Leurs chansons parlent des problèmes sociaux et parfois aussi d’amour. Ainsi, la chanson «Eera el khabar » (en français : lis les nouvelles) raconte la vie d’un jeune qui sort de l’université et qui est au chômage, alors que « trafic » explique la conduite quelque peu anarchiste dans les rue des villes égyptiennes.

Ces paroles engagées avaient déjà trouvées leur public avant la révolution du 25 janvier 2011, mais elles n’ont que plus d’échos depuis. En effet, lorsque l’on vit à Alexandrie, on comprend très vite que l’ensemble des réalités se présente dans cette dualité de l’avant-après révolution.

Dans l’entre deux, il y a aussi eu un film : « Microphone », sorti le 24 janvier 2012 qui a pris une nouvelle dimension depuis la révolution. Ce film explique une génération d’artistes alexandrins engagés, avant la chute du régime Moubarak. Massar Egbari était de ceux là, et leur participation au film (bande son) n’a fait qu’amplifier un engouement du public déjà bien présent.

Et cette enthousiasme, je l’ai bel et bien ressenti vendredi soir, tant l’heure était à la fête sur la pelouse du stade du lycée Al Horreya Club. J’ai ainsi découvert une jeune génération pleine de joie de vivre, reprenant les paroles les plus connues des chansons du groupe.

Tels des rockstars, les musiciens ont mis le feu dans un jeu de scène digne des plus grands. La « team » de Massar Egbari est professionnelle et reconnue (ils ont remportés plusieurs prix, dont un UNESCO en 2011, qui leur a valu le titre d’ « artistes pour le dialogue interculturel ») et nous l’a fait comprendre !

Crédit photo : Ahmed Hafez

L’ambiance était survoltée et les groupes d’amis, les couples, les familles étaient à la fête, esquissant parfois quelques déhanchements, au détour d’une mélodie aux tonalités orientales. J’ai pris conscience, lors de cette soirée de fête, qu’au delà des codes sociaux qui ne m’étaient encore pas tout à fait familiers, j’avais le même entrain pour cette musique rêvant d’une société plus juste, mais surtout les même joies de vivre des moments festifs aux côtés d’amis, collègues ou encore nouvelles connaissances ! Car comme on le dit souvent, la musique adoucit les mœurs…

Je vous laisser découvrir ici un de leur titre « Ana Haweet » en concert :

https://www.youtube.com/watch?v=jsyBBPXoUEQ

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