Une « Porte ouverte » vers le passé pour lire l’actualité

Article : Une « Porte ouverte » vers le passé pour lire l’actualité
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20 octobre 2012

Une « Porte ouverte » vers le passé pour lire l’actualité

Crédit photo : CEAlex

Dans le cadre des Journées du Patrimoine à Alexandrie (du 14 au 19 octobre 2012), a eu lieu cette semaine à l’Institut Français de la ville, une rétrospective autour de l’œuvre d’Henri Barakat. Ce lundi 15 septembre, une conférence intitulée « Henri Barakat : un mélange de toutes les couleurs » était animée par le réalisateur Mohamed Zidane. Elle était suivie de la diffusion d’un film du réalisateur « The open door » qui a attiré mon attention.

 Mais avant de revenir sur ce film, laissez-moi vous présenter celui qui l’a réalisé. Henri Barakat était un réalisateur du 20ème siècle : Egyptien d’origine Libanaise, il a étudié le cinéma à Paris. Il est considéré comme l’un des plus grands réalisateurs avec 112 films à son actif dont de nombreux films musicaux très en vogue dans les années 1950. Ainsi, il a travaillé avec le grand Farid El Atrache, chanteur et prodige du Oud Syrien très apprécié encore aujourd’hui en Egypte. Apprécié, il l’était aussi par Henri Barakat dont Mohamed Zidane nous a expliqué que le travail était « un mélange de beaucoup de choses dont on ne comprend pas le chemin ». Il nous a ensuite invité à regarder ses films de manière différente, c’est à dire pas seulement comme une histoire qui se raconte… En particulier « The open door » :

Affiche du film « The open door » 1964

Le film s’ouvre en nous montrant une jeune femme en pleine révolution ; révolution de son pays, mais aussi révolution intérieure. Notre héroïne, Leïla, se questionne sur la place des femmes, sa propre place dans la société, et sur la construction de l’histoire de son pays. Ses conflits avec sa famille et les débats qu’ils entraînent sur l’honneur, nous renvoient à des questions qui se posent encore aujourd’hui.

 Leïla veut construire son histoire, mais aussi l’Histoire avec un grand « H », portée par sa foi en l’amour, la liberté et la vie. Mais celle-ci la rattrapera petit à petit tout au long du film, et elle se verra adopter le mode de vie que justement elle rejetait. Un fiancé professeur d’université reconnu qui lui promet un mariage confortable et prestigieux, en dépit d’amour et de passion. Leïla arrivera-t’elle à se dégager de ce carcan à la fois familial et sociétal pour aller vers une vie moins conforme, qu’elle aura choisi ?

 Ce film nous dépeint la société égyptienne des années 1950 avec des images d’une beauté qui nous replonge tout droit dans cette époque, mais aussi avec un jeu des acteurs malicieux et humoristiques. Il réussit à poser des questions essentielles, tout en gardant une certaine légèreté. Il nous renvoie aussi aux questions que se pose l’Egypte d’aujourd’hui, et les égyptien-nes, en particulier depuis la dernière révolution : celle du 25 janvier 2011. . Enfin, il nous pose des questions plus personnelles sur nos choix de vie, entre confort et liberté, conformité et dissidence, affection et passion. Y-a- t’il un mode de vie qui soit le bon ? Et qui pourrait nous dire lequel ?… Une des réponses se trouve peut-être dans ce très beau film.

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