Epopée fantastique en terre kremlinoise

14 septembre 2013

Epopée fantastique en terre kremlinoise

Crédit photo : Pascaline
Crédit photo : Pascaline

Qu’est-ce que Mondoblog ? Qu’est-ce qu’un mondoblogueur ? Qu’est-ce que 150 mondoblogueurs ? Voici quelques unes des questions auxquelles j’ai dû répondre ce samedi 7 septembre, lorsque je foulais pour la première fois le sol du Kremlin-Bicêtre, à l’occasion de la fête de la ville : une commune de la région Île-de-France.

Je retrouvais alors Marie et Julie, que nous avions laissées en avril dernier. Elles avaient alors formé la première délégation kremlinoise en sol sénégalais, entourées d’une horde de blogueurs, à l’occasion de la formation Mondoblog à Dakar.

La pression était grande pour moi, car je devais trouver des réponses à ces questions, alors que je me trouvais déconcertée, dépourvue cette fois, de mes collègues mondoblogueurs. Car un mondoblogueur et 60 mondoblogueurs, ce n’est pas du tout la même chose !

J’ai donc chiné, enquêté, exploré, parmi tous les stands associatifs installés pour cette occasion annuelle de rencontre et de partage, et parmi les acteurs que j’ai croisés sur ma route… des liens, des passions, des engagements qui évoqueraient les mondoblogueurs, pour tenter de donner une vision de notre « monde de blogueurs » la plus juste et la plus complète possible. Cette quête avait bel et bien des allures de voyage…

Je me suis d’abord retrouvée immergée dans le monde des geeks, un monde où l’on commente des parties de jeux vidéo comme des matchs de football, à l’instar de Pierrick, Faty, Serges, René et tous les autres, qui nous abreuvent de leurs pronostics, et de leurs commentaires : « La fin de la carrière internationale d’Eto’o », « le meilleur but de Pelé », « la défaite du PSG… ». Je me demandais si les joueurs de jeux vidéo avaient ce genre de discussions.

J’ai aussi entendu parler, dans l’incubateur de start-up de Creative Valley, de lunettes dignes du film Matrix, qui donnent en temps réel, les informations sur ce que l’on a sous les yeux : la taille de la médiathèque 2.0, le coût du café au bistrot du coin, l’origine du nom de la ville du Kremlin-Bicêtre… Plus besoin alors de sortir son iPhone ou son Wiko pour aller chercher tout cela sur Google ou Wikipédia. Mais au-delà de ces gadgets qui auraient fasciné Sinath, ce qui a retenu mon attention, dans les explications de Yann Gozlan, président de Creative Valley, c’est la révolution sociale que les innovations technologiques pouvaient engendrer.

Et cette idée à été illustrée par le concept de la Web Academy, initiée par Epitech, école partenaire de Creative Valley, très similaire à l’école 42 de Niel. Des jeunes n’ayant aucune formation initiale en informatique peuvent s’engager et développer de nouvelles compétences. Yann met l’accent sur les opportunités qu’il existe dans les métiers du numérique, et rendre leur accès à toutes les classes sociales est important pour leur permettre de saisir ce virage numérique, qui construira sans aucun doute le monde de demain.

Encouragée par ce constat, j’ai poursuivi ma route, dans d’autres univers de l’engagement social. Je me suis retrouvée en Palestine, sur les traces de Limoune et du Berliniquais, attirée par les motifs familiers des keffiers. L’association Couleurs Palestine propose des voyages à la découverte de la culture, de l’histoire et du patrimoine de cette région du monde où la durée et la profondeur du conflit rendent toute objectivité impossible. Les vives discussions devant le stand m’en ont apporté la preuve.

J’ai continué ma route, vers le pays de Lalah et Rija, qui fût aussi un temps celui de Stéphane : Madagascar. L’association Génération Massoala Madagascar propose un reboisement et des projets de formation sur la presqu’île de Massoala.

J’ai aussi été visité, au détour d’une tente, le pays de Nora et d’Aphtal avec la rencontre d’un étonnant duo qui écoute RFI et qui avait entendu le nom de leur ville du Kremlin-Bicêtre sur les ondes. Le partenariat initié cette année avec Mondoblog avait donc été entendu par quelques habitants.

Rose Claire De Souza et René Hauvier, respectivement présidente et trésorier de l’association ACSED ont des raisons bien précises à leur engagement au Togo. Parce qu’ils sont Franco-Togolais d’abord, et que c’est un moyen d’apporter leur petit grain de sable auprès de ces enfants déshérités de leur « mère Afrique ». Rose Claire nous explique qu’elle était assistante maternelle, et qu’elle prenait soin des enfants français, elle a donc voulu aussi s’engager pour les enfants togolais.

Les liens entre le Togo, la France, sont donc perceptibles dans les actions de l’association qui vise ici à sensibiliser les gens aux problématiques togolaises, instaurer des parrainages d’enfants victimes de violence, soutenir les enfants de la diasporas ; et là-bas à « Contribuer par ACSED à l’amélioration des conditions de vie des enfants et des jeunes défavorisés en particulier du Togo et en général d’Afrique », procurer aux enfants parrainés une aide  à l’éducation, à la santé et à la formation professionnelle pour leur permettre de générer des revenus et faire primer ces activités sur la violence.

Crédit photo : Pascaline
Crédit photo : Pascaline

Après ces intenses palabres, le point d’orge de mon périple a été le Sénégal, pays de la terranga et des pastels. Rien de surprenant à cela.

J’y ai rencontré Fatoumata Thiam, présidente de l’association Fraternité africaine et jeune Kremlinoise engagée, en France, au Sénégal et en Afrique.

En France d’abord, car issue de la diaspora, Fatou m’explique que cette association c’est pour amener les gens à aller voir comment ça se passe « là-bas », pour « soutenir l’action culturelle via des échanges avec l’Afrique et sensibiliser les pouvoirs publics sur les enjeux de la solidarité internationale en France ». Mais c’est aussi pour montrer qu’en étant issue de la diaspora, on peut agir ici, où on lui demande de « faire ses preuves » peut-être plus qu’à nous.

Au Sénégal, en montant des projets avec « l’Empire des enfants », association dédiée aux enfants, le plus souvent sortant de la rue (talibés). Mais aussi en faisant connaître aux voyageurs la culture, la vie sociale et l’histoire du pays, au-delà des simples logiques marchandes du tourisme de masse. Le voyageur n’est pas ici envisagé comme un simple spectateur, mais plutôt comme un acteur, pour donner du sens à sa présence dans le pays, sur place et à son retour.

En Afrique aussi car le Sénégal n’est qu’un point de départ. Les membres de l’association connaissent le pays, et il est donc plus facile dans un premier temps de commencer par là, mais ils envisagent de faire découvrir d’autres pays africains. Enfin, par un soutien informel auprès des diasporas africaines vivant au Kremlin-Bicêtre, d’entraide et de partage.

Crédit photo : Pascaline
Crédit photo : Pascaline

Au terme de mon « voyage » exploratoire, je n’ai finalement trouver qu’une certitude. Mondoblog ressemblait un peu à la fête de la ville du Kremlin-Bicêtre, car on y retrouve des gens qui ont des choses à dire, des combats à mener, et qui adorent vous les conter. J’ai aussi pensé que l’on soit d’ici ou d’ailleurs, c’est souvent cet « ailleurs » qui nous pousse à questionner ces différentes réalités et à nous engager pour amener les autres à en faire autant, dans notre communauté, dans notre ville ou dans notre pays.

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Commentaires

bouba68
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"J’ai aussi pensé que l’on soit d’ici ou d’ailleurs, c’est souvent cet « ailleurs » qui nous pousse à questionner ces différentes réalités et à nous engager pour amener les autres à en faire autant, dans notre communauté, dans notre ville ou dans notre pays", j'ai aimé ça!!!!.

josianekouagheu
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Oh Pascaline vraiment, là tu as representé 60 mondoblogueurs, je te l'assure. Super ce billet descriptif, d'une ville que je ne connaissais pas. Et ce rapprochement avec la famille me montre combien de fois nous avons des points en commun et surtout, nous sommes un village planetaire! Belle épopée fantastique!

Fofana Baba Idriss
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Bon billet, malheureusement ton voyage ne s'est pas étendu à la Côte d'Ivoire.

pascaline
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Merci les amis! Malheureusement toute la famille n'était pas représentée dans mon périple, car je n'ai croisé ni ivoiriens, ni camerounais au Kremlin-Bicêtre. Quant-aux maliens, ils étaient à Montreuil je pense, ville réputée pour sa forte communauté malienne. On aura beau chercher des "échantillons", notre village ne sera au complet qu'a l'échelle de la planète justement! Et c'est tellement plus passionnant!

Emmanuelle
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Toujours aussi bien écrit ce nouvel article ! Cela m'a rappelé qu'il y a 13 ans, je faisais mon stage d'éducatrice de jeunes enfants auprès des enfants malades du service de neurologie pédiatrique de l'hôpital du Kremlin Bicêtre... Souvenir, souvenir...

PS : j'ai un livre à te transmettre avant mon départ pour la Réunion le 10 octobre ("Celles qui attendent", de Fatou Diome), donc il faut absolument qu'on arrive à se voir avant...

NathyK
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Genial ! Que de belles initiaves...